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Crapauds ou bisons pour annoncer la fin du monde ?...

par Cristalain 24 Mai 2008, 09:40 Divers

Le terrible séisme chinois survenu cette semaine nous rappelle que la terre peut être dévastatrice, et que nous ne sommes pas assez attentifs à son fonctionnement global. Oh, par là je ne voudrais pas faire un amalgame entre réchauffement climatique et tremblements de terre: à ce jour, on n'a rien trouvé dans ce sens, les plaques dérivant selon Wegener ayant un mouvement propre. Non, ce qui apparaît à nouveau, c'est l'inconsistance humaine, qui consiste à ne jamais retenir l'expérience du passé. En Chine, ça se résume à une photo assez extraordinaire: celle de milliers de crapauds sortis de leur léthargie dans leur gangue de boue, deux jours seulement AVANT le séisme. De façon incompréhensible, en effet, les rues de la ville de Taizhou, au nord de la province du Jiangsu touchée par le séisme, se sont remplies de crapauds. Quelques jours auparavant, un autre phénomène bizarre était apparu: dans la province d'Hubei, à Enshi, un lac s'était vidé par le fond, de manière toute aussi fugace, laissant entrevoir des mouvements tectoniques sous-jacents obligatoires. Deux événements qui auraient pu alerter les autorités, qui craignent aujourd'hui pour leurs barrages hydro-électriques.

Ce qu'il y a de terrible, c'est que cette prédiction des tremblements par les animaux nous vient des années 70, où la Chine, en plein mouvement maoïste, nous inondait de nouvelles sur la gestion différente du pays, bien plus écologique disait-on que les ravages de l'ère industrielle du monde européen En réalité, les succès de cette agriculture étaient bidonnés dans des fermes modèles que mes collègues enseignants maoïstes ont essayé de me fourguer pendant au moins une décennie complète. La lecture du livre de Simon Leys m'avait ouvert les yeux dès 1971, heureusement. Aujourd'hui, un intervenant sur le site annonçant le problème explique qu'il a remarqué aux Etats-unis lui que les pigeons ont du mal à voler dans les jours qui précédent un tremblement de terre. Or on sait que les pigeons ont un lien avec le magnétisme terrestre, même si on a démontré qu'ils circulent aussi grâce à leur regard. Les tortues marines feraient de même.

L'homme qui intervient parle même de migraines le concernant dans les jours qui précèdent un mouvement tectonique. Ça paraît farfelu, et pourtant ce ne doit pas l'être totalement : les signes avant-coureurs des séismes sont perçus en tant qu'infra-sons par des animaux et non par l'être humain, paraît-il : à moins qu'il perçoive, mais qu'il ne sache pas traduire les effets ressentis. Pour ce qui est de la distance, il faut aussi rappeler que chez les éléphants, c'est à plusieurs dizaines de km qu'est perçue l'avancée d'un troupe. Par les pieds. Bref, les animaux et les séismes, voire les êtres humains donc, c'est une histoire qui perdure et dont on ne s'est toujours pas réellement préoccupé, malgré les moyens informatiques dont on dispose depuis les années 70. Les chinois ont continué pourtant sur la lancée des années décrites, en observant le comportement des animaux et en s'en servant en prévention des risques majeurs. Avec des réussites diverses.

Le hic, en effet, c'est que parfois ça marche, et parfois ça ne marche pas comme le précise le site de l'EOST de Strasbourg, l'Ecole des Sciences de la Terre. "Le gouvernement chinois lança à la fin des années 60 un programme de prédiction des séismes destructeurs affectant le pays. Pour cela on décida d'impliquer la population en enseignant à plus de 100 000 chinois des rudiments de sismologie. Les physiciens chinois se mirent à chercher tous les signes précurseurs "scientifiques" identifiés jusqu'alors mais aussi à surveiller d'autres signes comme le comportement des animaux ou la formation de bulles dans les puits, tous ces signes étant relevés par cette population formée. Ce n'est pas une méthode spécifique mais plutôt une utilisation d'un ensemble de méthodes. Cette méthode connut un succès retentissant avec la prédiction du séisme du 4 février 75 à Haicheng de magnitude 7.3, la seule prédiction réussie d'un séisme très destructeur, il est vrai précédé d'un grand nombre de signes précurseurs. Mais elle connut un échec non moins retentissant avec la prédiction raté du séisme suivant à Tangshan en 76, de magnitude 7.8, le plus meurtrier depuis 400 ans, qui a fait environ 600 000 victimes".

Lors du Tsunami qui avait ravagé le Sri Lanka et la Thaïlande, en décembre 2004 on avait retrouvé tous les éléphants vivants. "Les éléphants, dont on a signalé qu'ils étaient partis en courant vers l'intérieur des terres au Sri Lanka ou en Thaïlande ont des modes de communication infrasonores. Ils perçoivent dans l'infrason des signaux inaudibles pour l'homme et ont l'appareillage physiologique pour communiquer entre eux sur de très grandes distances, plusieurs dizaines de km", explique un chercheur. "Pour le séisme de la semaine dernière, il y a deux hypothèses plausibles : ils ont senti l'arrivée du tsunami soit par la "signature au sol" de la vague, soit grâce à un bruit que les hommes eux n'ont pas perçu". "Ils ont par rapport à d'autres espèces une meilleure faculté d'association et un grande capacité motrice", ajoute Hervé Fritz, chercheur en Ecologie au CNRS. Dans l'Indiana, aux Etats-Unis, début avril 2008, un tremblement de magnitude 5,1 a clairement été perçu à l'avance par les animaux domestiques. Les chats et les oiseaux, dont un perroquet prénommé Sadie devenu depuis vedette de la presse magazine.

Chez les chinois, pourtant, depuis des siècles les tremblements de terre sont pris en compte, et pas seulement avec l'aide des animaux, comme le démontrent les magnifiques séismographes de Chang Heng, qui datent de 132 après JC seulement. Sismographes ou animaux ? Il y a un autre endroit où on a intérêt à observer le comportement des animaux. Là, ce seront des Bisons qui pullulent... Menacés récemment d'abattage car devenus trop nombreux, ils pourraient devenir les prochains sauveurs de la région, si on se fie à leur comportement. Car où il vivent, une catastrophe écologique annoncée est imminente, qui risque de produire les mêmes effets que l'explosion, du Krakatoa, à Java, en 1883, ou du Toba (il y a 75 000 ans), dans l'île de Sumatra. Le Krakatoa avait projeté 20 km3 de rochers en l'air, leur poussière ayant fait le tour du monde plusieurs années. Le Toba, lui en avait propulsé 2800 km³ en l'air !

Dans le monde entier, en effet, on tombe dans les strates géologiques, à -74 000 ans, sur une couche de 35 cm de cendres provenant de l'explosion du Toba ! Et ce, sans exception aucune sur terre ! En dehors des tremblements de terre, comme dangers gravissimes pour les êtres humains (et les animaux) il y a en effet, aussi les volcans, dont on relie l'activité à la tectonique des plaques. Or en ce moment aux Etats-Unis, côté Ouest, ça
bouge beaucoup ces derniers temps. Et tous les yeux se tournent non pas vers San Francisco, victime d'un terrible tremblement de terre dévastateur en 1906, mais aussi vers le fameux parc touristique universellement connu de Yellowstone. Le monstre qui sommeille sous ce parc n'est pas à proprement parler non plus un lutin ou un farfadet. C'est un volcan véritable, d'une taille exceptionnelle, et d'un type particulièrement dangereux : une poche de gaz et d'eau est en effet coincée sous l'effondrement du cratère de l'ancien volcan, une poche dont le "point chaud" bouge régulièrement, selon les variations de poussée de lave sous-jacente. Des observations récentes du phénomène font craindre une activité soudaine et dévastatrice. Un satellite chargé d'étudier l'altitude de la caldera centrale (le bassin contenant les geysers dont le célèbre "vieux fidèle") a en effet constaté une augmentation de 12 cm en moyenne entre 1997 et 2003, mais de près de 12 cm pour la seule année 2006. Selon les spécialistes, du basalte liquide circule sous le manteau terrestre, et fait bouger la couche superficielle de terrain, la faisant monter ou descendre selon l'activité volcanique. Depuis 2003, suite à ces mouvements, les geysers se sont mis à produire davantage de vapeur, l'eau s'en échappant grimpant en température (88°C !). L'énergie contenue est gigantesque, car la chambre magmatique sous jacente a comme dimension trois fois la taille de la ville de New-York ! En volume, c'est équivalent à tout le massif du Mont-Blanc ! A l'échelle VEI (VEI ou indice d'explosivité volcanique) qui va de 0 a 8, celui de Yellowstone est de type 8 en effet. Elle est au maximum ! C'est donc le volcan le plus dangereux au monde : le mont St-Helens avant son explosion avait été lassée 5 VEI "seulement" . Sous Yellowstone, il y a donc plusieurs centaines de fois l'énergie libérée par l"explosion d'Hiroshima. L'explosion de la caldera serait dévastatrice pour les Etats-Unis en entier, en fait, sans que cela ne prenne beaucoup de temps. Le mont St-Helens avait sauté en 57 secondes seulement. L'île de Monserrat, réputée pour ses studios d'enregistrement, avait été à moitié rayée de la carte de la même façon, dans les Caraïbes, en 1995. C'est le volcan aussi connu de la Soufrière qui venait de faire des siennes.

Si Yellowstone explosait, les cendres projetées couvriraient l'ensemble des USA (9 600 000 km2) d'une couche de 10 cm de poussières, comme le fait actuellement le volcan Chilien du Chaitén. Mille kilomètres cube ou plus de cendres volcaniques et de produits pyroclastiques se déverseraient, provoquant un « hiver volcanique » sur la terre entière, et la possibilité de l'extinction de l'espèce humaine ! Et le danger n'est pas isolé, car juste à côté une faille sismique redouté fait des siennes. Car tous ces mouvements tectoniques en induisent d'autres, ou sont parfois la conséquence d'autres. L'annonce il y a quelques semaines d'un tremblement de terre en Californie, de magnitude 5,4 n'est pas très bon signe non plus. La faille de San Andreas bouge, on le sait, c'est visible, et le problème c'est qu'elle bouge davantage depuis 2006 ... et selon beaucoup d'observateurs, le "Big One", le tremblement de terre dévastateur attendu depuis un siècle est pour très bientôt. Car ce qu'on craint, c'est bien la répétition de celui du début du siècle :"The geological survey recently said Hayward endures a major quake about every 140 years. The last big one there was in 1868, or 140 years ago." Avec en prime à la clé, l'explosion du Yellowstone qui pourrait dévaster tout le pays ! La Chine s'est réveillée, mais pas comme Peyrefitte l'avait imaginé : à souhaiter que le parc de Yellowstone ne fasse pas un jour de même, ou que la faille de San Andreas ne fasse pas basculer l'état le plus peuplé des USA dans le Pacifique. Les morts ne se conteraient alors plus par milliers mais par millions.

Bison, crapaud ou perroquet, on verra bien lequel annoncera l
a catastrophe, qui pour beaucoup je le répète, est désormais inéluctable. Le XXI eme siècle risque fort de voir apparaître ce type de catastrophe majeure touchant le monde entier. Ces derniers temps, on s'était peut être un peu trop focalisés sur l'arrivée possible d'un météore, en oubliant que sous un simple parc à touristes se cache peut être la fin de l'humanité toute entière. Bison, crapaud, ou perroquet ?

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Auteur :
morice
Site :  http://www.naturavox.fr/article.php3?id_article=4036


Langue originale: français
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